Le retour des losers magnifiques
Teenager Enfin le voici, ce 3ème album ! Sorti poussivement en France, 6 mois après la perfide albion. Le combat semble perdu d’avance. Pourtant, Credito les avait mis en bande son de sa pub. La région Midi-Pyrénées aussi.
Mais rien n’y fait, la France n’aime plus la pop bien propre et bien faite. Dorénavant, la musique d’obédience guitaristique qui fonctionne dans notre brave pays se doit d’être accompagnée du look et du background sine qua non : mèche et/ou frange (bien que, simultanément, ce soit assez délicat), chapeau, Converse et Ray-ban doivent être fièrement arborés. Ramones, Stooges et autres coffrets Nuggets sont obligatoirement revendiqués comme modèles. Hors de ce créneau, point de salut ! Ou alors, on s’oriente vers le “rock-quoi”, dixit Thomas VDB, et là, on se pose en héritier des monuments du genre que sont Jean-Louis Aubert et autre Calogero, mais c’est un autre problème. N’abordons pas non plus les catégories folk à guitare sèche, guitares manouches ou “multi-ethniques”, le jugement de Sansévérino ou du fils à papa Jacques et maman Françoise n’étant pas l’objet de cet article.
Enfin bref, la pop amoureusement travaillée de The Thrills ne fera jamais recette de ce côté de la Manche, ce qui est bien dommage ! Ce nouveau disque est pourtant rempli de bons moments : le début toute mandoline dehors de The Midnight Choir, parfaitement enchaîné avec This Year au refrain colle-forte, de ceux qui se fredonnent au matin, la tête dans le bol, allez savoir pourquoi.
Le reste est du même acabit. Pour résumer, disons simplement que les 40 minutes que l’on passe en compagnie de ces Irlandais sont printanières, bucoliques, rafraichissantes en un mot, ou disons deux : très plaisantes. Alors, bien sûr, les esprits chagrins reprocheront au groupe le fait de nous resservir le même album à chaque fois, le fait que ces mecs ont trouvé une formule et nous font le même tour à chaque sortie, ou que le chanteur a une fâcheuse tendance à vouloir faire de sa voix une sorte de “Label thrills”… Moui, et alors ?