Avant d’entamer sa carrière de musicien, Jean-Pierre Caca avait gagné une première réputation en tant que journaliste. Pour nous, il ouvre ses archives. Ainsi, commençons par cette article de la période 2001-2004 consacré à la trop méconnue soirée des Cacas d’Or, jadis publié dans le journal Le Reuveu.


Rendons aux Cacas d’Or ce qui appartient aux Cacas d’Or

Le cinéma a sa cérémonie des Césars, le théâtre ses Molières, la musique ses Victoires, autant de prétextes à de délicieuses soirées où le gratin des catégories socio-professionnelles relatives aux secteurs d’activité asssociés se retrouvent en tailleurs Channel autour des garants séniles de l’exception culturelle française (ces maîtres du bon goût s’appellent souvent M. Toscan-Duplantier ou M. Leministre). Le Reuveu (élu Meilleur journal paraissant systématiquement en retard aux Triomphes du journalisme étudiant girondin) se devait de couvrir toutes ces cérémonies et c’est ainsi qu’un de nos correpondants a assisté à la dernière cérémonie des Cacas d’Or (qui se sont tenus à la salle des fêtes Patrick Duffy à St-Germain-Le-Fouilloux en Mayenne), éclaboussée du triomphe d’une jeune cuvette de chiottes unaninement élue Révélation de l’Année par ses pairs. Entretien.

Vous venez d’être élue Révélation de l’Année. Quelles sont vos premières impressions ?
La lauréate – Oh, vous savez, je suis évidemment très heureuse d’avoir reçu ce prix. Lorsque j’ai entendu mon nom, je n’y croyais pas vraiment. C’était comme dans un rêve. Lorsque l’on débute dans ce métier, on ne s’imagine jamais pouvoir accéder à de telles récompenses. J’ai néanmoins une pensée pour les autres nominées, que je connais bien, et qui sont toutes d’excellentes cuvettes de chiottes.

Pensez-vous que ce prix va permettre à votre carrière de prendre une nouvelle dimension ?
La lauréate – Je pense que ce titre me servira peut-être seulement de vitrine médiatique et me permettra sûrement de recevoir davantage de propositions et ainsi, je pourrai peut-être mieux sélectionner mes collaborations de cacas… (rires)

Pourquoi ? Regrettez-vous certains de vos choix ?
La lauréate – Cuvette de chiottes est vraiment un métier difficile (elle redevient sérieuse). Lorsqu’on débute, on participe à 2 ou 3 cacas à peine par an… De très petits cacas en règle générale ; on a du mal à en vivre. Et puis, petit à petit, le bouche-à-oreille commence à produire ses effets et de plus en plus de gens veulent faire des cacas avec vous. Aujourd’hui, je participe environ à une vingtaine de cacas par semaine mais, il y a quelques années, pour survivre, j’ai du accepter des cacas de très mauvaise qualité. J’ai même pu y être assez mal traitée et j’en garde sûrement encore quelques traces aujourd’hui. Mais c’est ce qui me permet d’être si forte et désormais, grâce à ce prix, je pourrai sûrement me permettre de refuser les diarrhées qu’on me proposera et je recevrai peut-être davantage de propositions de beaux étrons.

Vous avez tenu à remercier vos parents… Ils doivent être fiers de vous ce soir ?
La lauréate – (émue) Lorsque j’ai reçu mon trophée des mains de Jean-Kévin Force-Rose (l’ancien acteur-vedette de la série Bioman, président de l’académie des Cacas d’Or, ndlr), ma première pensée a été pour mes parents. Ce n’a pas toujours été facile pour moi et je suis vraiment contente de leur montrer que j’ai su réussir dans mon métier.

La cérémonie a aussi permis de montrer la bonne santé actuelle du caca français et notamment du succès des cacas français à l’étranger. Vous réjouissez vous de ce phénomène ?
La lauréate – Forcément, lorsque l’on est confronté tous les jours aux super-productions de merde américaines, il est satisfaisant de constater que les gens continuent de s’intéresser aux cacas plus intimistes, plus personnels, une véritable caractéristique des cacas français. Je pense que la France a sans doute les meilleurs réalisateurs de caca du monde.

Propos recueillis par Jean-Pierre Caca.

Au prochain numéro, notre rubrique s’attaquera la polémique de la censure : faut-il, oui ou non, interdire au moins de 12 ans de faire caca ?